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Internet Réunion : Comment réduire la fracture numérique ?

DOMTOM-ADSL.COM | 21/01/10 07:01
Au lendemain de son escale à la Réunion, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé son engagement : offrir un internet “accessible, plus fluide et moins cher” aux Réunionnais.

Lors de sa visite sur l’île, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son engagement : offrir un internet “accessible, plus fluide et moins cher” aux Réunionnais. Une volonté du président unanimement saluée par les fournisseurs d’accès locaux, qui n’attendent plus que des propositions concrètes. “L’idée de démocratiser l’accès à Internet est louable. L’ensemble des opérateurs locaux travaillent d’ailleurs en permanence à cette problématique. Mais si c’était possible de le faire simplement, nous l’aurions déjà fait”, assure Christophe Allée responsable d’agence Réunion à Mediaserv. À force d’entendre les fournisseurs d’accès locaux dire qu’il est impossible de baisser les prix, on en finit presque par se demander si ces derniers n’y mettent tout simplement pas de la mauvaise volonté.

Des solutions bloquées par la Région

Dans un rapport publié le 8 janvier 2010, l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électronique et des postes) confirme pourtant que des spécifités propres aux marchés domiens rendent difficiles l’élaboration de forfaits identiques entre la Réunion et la métropole. “L’Arcep estime que le coût des liaisons intercontinentales et l’impossibilité de réaliser des économies d’échelle constituent deux des principaux freins au développement du numérique à la Réunion. Que ce soit pour un géant comme Free ou un petit comme Mediaserv, certaines charges restes incompressibles,” affirme Christophe Allée. À en croire Yann de Prince, président de Mobius (iZi) et de l’Artic (l’Association réunionnaise des professionnels des technologies de l’information et de la communication), le rêve d’un internet moins cher est néanmoins possible. “Dans le cadre du CIOM, l’Artic a fait une série de propositions visant à réduire la fracture numérique sur l’île.

Celles-ci ont d’ailleurs été reprises par les rapporteurs de l’Arcep”, rappelle Yann de Prince. La mesure phare de l’association consiste à utiliser une partie du fonds mis en place en 2007 par Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’aide à la continuité numérique. Cet argent servirait à acheter de la bande passante sur le câble Safe. Munie de cette bande passante, l’Artic pourrait alimenter des serveurs “cache”, sortes d’équipements permettant un relais plus rapide entre l’île et le reste du monde. “Selon nos calculs, il suffirait de débloquer 15 millions d’euros pour combler, pendant 12 à 15 ans, une partie du déficit de débit qui séparent les internautes réunionnais et ceux de métropole. Les fonds sont là, les serveurs sont là”, assure le président de l’Artic. Alors que manque-t-il ? “Le dossier est bloqué par la Région qui préfère utiliser les fonds de continuité numérique pour développer Ravenal, un câble concurrent à Safe. Sans être opposés à ce projet, nous estimons que celui-ci sera beaucoup plus long à mettre en place que des serveurs cache”, explique Yann de Prince. La visite prochaine de la secrétaire d’État au numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, permettra-t-elle de débloquer la situation ? Au sein de l’Artic, on l’espère en tout cas. Dans le cas contraire, c’est à un nouveau bras de fer entre l’État et la Région qu’il faut s’attendre. Un bras de fer qui se fera, une nouvelle fois, au détriment des Réunionnais…

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Source : Clicanoo