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Le réseau fibre optique de Zeop bientôt rachété

DOMTOM-ADSL.COM | 04/10/10 06:13 • Mis à jour le 04/10/10 17:31
En redressement judiciaire depuis le 25 août, Intercâble Réunion (plus connue à travers sa marque Zeop) est actuellement à la recherche d’un repreneur. Les candidats avaient jusqu’au 30 septembre pour retirer un dossier de rachat. La plupart des opérateur

Après des semaines d’incertitudes, ZEOP verrait-il enfin le bout du tunnel ? Placé en redressement judiciaire depuis le 25 août dernier, l’avenir de l’opérateur portois était plus qu’incertain. Chez les 120 employés d’Intercâble Réunion (l’entreprise qui détient la marque) on appréhendait donc un éventuel plan social. Quant aux 4 500 abonnés de Zeop, c’est la disparition de l’opérateur ainsi que de ses offres internet haut-débit qu’ils redoutent. Séduits par les promesses d’un internet plus rapide, nombre d’entre eux se demandent aujourd’hui s’ils ont fait le bon choix.

En juin 2007, l’arrivée de ZEOP avait fait grand bruit dans le département. Alors que la plupart des foyers de l’île traînaient encore des débits limités à 512kb/s (voire 1 Mega pour les plus chanceux), les formules du nouvel opérateur démarraient à 2 Mega (2048kb/s), soit un débit 4 fois supérieur à la moyenne. Les plus exigeants pouvaient même souscrire à des forfaits de 6, 10 et même 20 Mega. Une vitesse qu’aucun concurrent ne proposait à l’époque, faute d’un déploiement suffisant de la technologie ADSL2+. Si ZEOP était capable d’une telle prouesse, c’est parce que la société Intercable Réunion avait fait le choix de la fibre optique en lieu et place de la traditionnelle paire de cuivre employée pour l’ADSL.

Un pari qu’Intercable a payé très cher. Car si la fibre optique dispose d’atouts techniques indéniables, elle a malheureusement pour inconvénient un coût exorbitant. Différentes études démontrent en effet qu’il faut débourser entre 50 et 100 euros pour déployer un mètre de fibre. Rien que pour un petit territoire comme la Réunion, la somme nécessaire à la création d’un réseau de fibre était estimée à 100 millions d’euros par Intercable. Une fortune comparé à l’ADSL, dont l’essentiel des infrastructures s’est construit à partir de fonds publics. Accompagné d’investisseurs importants, le projet d’Intercable avait néanmoins bien démarré. En 3 ans, l’opérateur avait déjà investi près de 35 millions d’euros. L’année 2009 marquera pourtant un tournant dans l’histoire de la société. Frappée de plein fouet par la crise économique, plombée par le manque de clients et freinée dans son déploiement par un procès contre France Telecom, la société a fini par s’enliser dans les difficultés financières, accumulant les pertes au fil des mois, jusqu’à l’épisode fatidique du 25 août.

“Il faut repartir de zéro”

La fin d’un rêve ? Pas pour Guy Laflamme. Persuadé que son projet "tient la route", le le président directeur général du groupe Intercâble a intensifié sa recherche de nouveaux investisseurs tout en ouvrant la porte à un éventuel repreneur. Une quête qui pourrait bien toucher à sa fin. Les candidats à une éventuelle reprise de l’entreprise avaient en effet jusqu’au 30 septembre pour se faire connaître. Des candidats que l’on attendait peu nombreux. Or selon nos informations, la plupart des opérateurs de la place auraient retiré un dossier. "Ils ont tous fait la demande", confirme une source proche du dossier. Le tout est désormais de savoir si l’un d’eux pourra aller au bout de la procédure. Car pour l’instant, les opérateurs se montrent prudents et respectent à la lettre la règle du silence. Au fil des conversations, on apprend néanmoins que certains auraient déjà fait une croix sur le rachat. D’autres affirment qu’ils hésitent encore et que "le dossier est encore en train d’être épluché".

Bref, le secret des affaires fait qu’il est encore trop tôt pour tirer une quelconque conclusion. Reste que selon certains observateurs, le rachat d’Intercable est "tout à fait envisageable". "Le tout c’est de trouver le bon montage financier pour le faire", affirme l’un d’entre eux. "L’opérateur qui voudrait racheter Intercable devrait repartir de zéro. Mais avec la volonté du gouvernement et de la Région de s’orienter vers le très haut-débit, les compétences des employés et le réseau de ZEOP pourraient se révéler des atouts non négligeables", ajoute-t-il. "Pour preuve, aucun des salariés de l’entreprise n’a été licencié depuis le placement en redressement judiciaire. C’est qu’il doit bien y avoir des perspectives". ZEOPsera-t-il sauvé par l’un de ses concurrents ? C’est la question que tout le monde se pose. Dans le milieu des telecoms, certains auraient déjà la réponse.
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Source : Clicanoo