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Internet Réunion : du cache pour augmenter la bande passante ?

DOMTOM-ADSL.COM | 26/01/10 06:50
Alors que la Région souhaite construire un câble concurrent au Safe pour faire baisser les prix de l’Internet sur l’île, l’Artic prône de son côté la mise en place de serveur de cache

Priorité aux serveurs de cache. C’est désormais le cheval de bataille de l’Artic (l’association réunionnaise des professionnels des technologies de l’information et de la communication). En visite sur l’île la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a promis qu’il allait faire de la réduction de la fracture numérique une de ses priorités. Une nouvelle accueillie avec ravissement par les fournisseurs d’accès à internet de l’île. Reste à savoir comment combler l’écart qui sépare les offres réunionnaises et celles qui sont commercialisées par les fournisseurs d’accès de métropole. Pour l’Artic, la solution est toute trouvée. Il suffit d’acheter de la bande passante pour alimenter des serveurs de cache (des équipements qui permettent de limiter les requêtes vers l’extérieur de l’île et donc d’accélérer la navigation sur la toile). Montant de l’opération ? 15 millions d’euros pour 15 ans, à prélever sur les 30 millions d’euros de fonds de continuité numérique mis en place en 2007 par l’État. Seul hic selon l’Artic, la Région destine l’enveloppe pour la continuité numérique à la création d’un câble sous-marin de télécommunication concurrent à Safe. Baptisé Ravenal, ce nouveau câble sous-marin relierait La Réunion à Madagascar et viendrait apporter du débit aux deux îles.

Le rapport prix/débit au centre du débat

Dans un document remis la semaine dernière à La Région, les membres de l’Artic ont exprimé leur crainte que Ravenal puisse être utilisé par Madagascar pour faire l’acquisition de bande passante sur Safe, ce qui pourrait avoir pour effet d’accélérer la survenance d’une saturation de ce câble. En outre, certains membres ont exprimé leurs craintes d’une concurrence nouvelle et déséquilibrée qui pourrait être facilitée par Ravenal au détriment des entreprises de prestations de service réunionnaises (dumping social en raison du bas coût de la main-d’œuvre à Madagascar). Tous les membres ont néanmoins convenu que le projet pourrait représenter un réel intérêt et produire des effets sur le marché local, à condition que les prestations proposées via Ravenal soient commercialisées à un tarif substantiellement inférieur à celui de Safe. “L’une des grandes interrogations des membres de l’Artic est de savoir si le rapport prix/débit proposé par Ravenal ne pourrait pas être obtenu sur le câble Lion, mis en place l’année dernière par France-Telecom”, s’interroge Yann de Prince, le président de l’Artic qui rajoute que “l’Artic a déjà exprimé son soutien au projet Ravenal. Nous demandons juste que ce projet ne soit pas opposé à notre projet d’installation de serveurs cache”.

La requête de l’Artic sera-t-elle prise en compte par la Région ? Disposant d’un budget qui n’est malheureusement pas extensible, la collectivité risque d’être obligée de faire un choix pour l’avenir de l’Internet local. Un choix qui pourrait bien s’accélérer à quelques semaines des élections régionales. Consciente du timing serré, l’Artic sollicite une réunion au plus tôt avec les services du conseil régional afin de discuter de l’installation des serveurs cache et du projet Ravenal. En attendant, les internautes locaux devront continuer à payer plein pot
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Source : Clicanoo